Repowering éolien du parc de Saint-Clément : Modernisation du système SCADA par JSA. Entretien avec Pierre Imbert, Chef de projet construction chez Qair.

12 Fév 2025 | Actualités

Pouvez-vous présenter Qair et sa mission dans le domaine des énergies renouvelables ?

Pierre Imbert : Qair est un groupe international reconnu comme producteur indépendant d’électricité (IPP – Independent Power Producer). Présent dans plus de 20 pays, Qair se spécialise dans le développement et l’exploitation de solutions d’énergies renouvelables : éolien offshore (avec des projets innovants comme Eolmed), hydrogène vert et hydroélectricité. Notre objectif : produire une électricité 100 % verte.

Avec plus de 30 ans d’expérience dans le secteur, l’histoire de Qair est liée à celle des énergies renouvelables. Le groupe a été fondé par les mêmes acteurs qui ont lancé Quadran, l’un des pionniers de la filière en France. Cette expertise historique nous permet de couvrir l’ensemble de la chaîne de valeur des projets renouvelables : de la prospection à la mise en service, en passant par le développement, l’obtention des autorisations, la réalisation des études environnementales, la construction, ainsi que l’exploitation et la maintenance des installations. En 2023, Qair a franchi une nouvelle étape en devenant le seul producteur d’énergie renouvelable à être sélectionné pour rejoindre French Tech Next120.

Pour ma part, j’ai intégré Qair pour contribuer au développement et à la réalisation de nos projets en France. Mon rôle au sein du service construction est d’intervenir dès la phase chantier. Cela inclut la réalisation des études techniques, la négociation des contrats de travaux, la coordination technico-commerciale, l’ouverture des chantiers et le suivi des projets jusqu’à leur mise en service.

Qair est propriétaire du parc éolien de Saint-Clément. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Pierre Imbert : Le parc éolien de Saint-Clément est l’un des premiers chantiers français du groupe Qair. Situé en Ardèche, il a été lancé en 2005 dans le cadre du programme Eole, qui visait à initier le développement de l’éolien en France. À l’époque, c’était l’un des premiers parcs éoliens de la région, et il a joué un rôle essentiel dans l’évolution du secteur. Ce projet a vu le jour grâce à l’engagement de la mairie de Saint-Clément, un maire particulièrement convaincu du potentiel de l’éolien.
Initialement, le parc était géré par une société détenue par trois associés. Mais, progressivement, Qair a intégré cette société, et après plusieurs années de collaboration, nous avons acquis la totalité du capital. Aujourd’hui, lla Société d’Exploitation du Parc Eolien de Saint-Clément (SEPE Saint-Clément) est une filiale 100% Qair.
Ce projet symbolise parfaitement l’approche de Qair : s’engager à long terme dans des projets éoliens et les faire évoluer avec le temps. C’est ainsi que nous avons entrepris le repowering éolien du site en 2023.

Bâtiment Copa Data à Salzbourg en Autriche

Pourquoi avez-vous fait appel à JSA dans le cadre de ce repowering éolien ?

Pierre Imbert : Le repowering éolien du parc de Saint-Clément nécessitait l’intervention de vrais experts en contrôle-commande et supervision et c’est pour ça que nous avons fait appel à JSA. En effet, à l’époque, nos éoliennes approchaient des 20 ans de fonctionnement, et nous étions face à un défi technique majeur : comment augmenter la puissance du parc tout en conservant l’infrastructure existante ? Nous avions déjà une bonne maîtrise foncière, notamment grâce à la collaboration avec la mairie, mais il restait beaucoup à faire côté technique.

Les deux éoliennes E40, avec un rotor de 40 mètres de diamètre et une puissance de 600 kW chacune, étaient vieillissantes. L’idée était donc de moderniser l’ensemble tout en réutilisant certains équipements déjà en place, comme les cellules électriques et leurs MICOM, tout en apportant une mise à jour complète sur le reste du parc.

C’est à ce moment-là que nous avons eu besoin d’un expert en automatisme. Nous cherchions une société capable de gérer la mise à jour de notre système SCADA et de développer un code permettant de recevoir les consignes des nouveaux coffrets tout en intégrant les consignes de sécurité et les directives d’Enedis.

Nous connaissions déjà JSA pour leur expertise dans le domaine. Leur expertise sur le plan technique et économique nous avait été largement recommandée. Après avoir consulté plusieurs prestataires, JSA s’est rapidement imposée comme la solution la plus adaptée, en proposant une approche sur-mesure qui répondait parfaitement à nos besoins pour ce repowering.

Quels étaient vos principaux objectifs et attentes du repowering éolien de Saint-Clément ?

Pierre Imbert : L’objectif principal était de moderniser le parc en remplaçant les deux éoliennes E40, qui arrivaient à 20 ans d’exploitation, par des modèles E44. Ces nouvelles éoliennes, tout en ayant un gabarit équivalent, sont beaucoup plus performantes et permettent d’augmenter la production de 50 %, soit l’équivalent de la consommation de 1080 foyers. C’était vraiment un enjeu clé : optimiser les performances du site tout en restant dans les contraintes initiales.

L’autre objectif était de démonter les anciennes éoliennes avec précaution, les évacuer du site et les revendre sur le marché de la seconde vie. Elles ont, par la suite, été rachetées par un acteur qui les a ré-installées en Italie, ce qui leur donne une seconde durée de vie.

Ensuite, il fallait s’assurer que cette augmentation de puissance – +50 %, soit 300 kW par éolienne – pouvait être encaissée par le réseau. Avec Enedis, nous avons réalisé des études techniques qui ont confirmé la faisabilité, à condition de mettre en place un contrôle rigoureux. C’était une demande incontournable : en cas de déséquilibre sur le réseau, on devait pouvoir limiter la puissance à 1 200 kW.

Pour cela, nous avons dû coordonner trois systèmes SCADA : celui d’Enedis, celui du turbinier Enercon et notre système SCADA en tant qu’exploitant. Ce dialogue entre les systèmes était essentiel pour garantir que tout fonctionne de manière fluide et sécurisée. L’objectif, au final, c’était d’avoir un parc plus performant, mieux intégré au réseau et prêt pour les défis à venir.

Qu’est-ce qui vous a poussé à moderniser ou améliorer votre infrastructure SCADA ?

Pierre Imbert : La décision de moderniser notre système SCADA s’est imposée naturellement, principalement en raison de la nécessité de rester à la pointe de la technologie. Notre système SCADA devaient être pleinement compatibles avec ceux d’acteurs majeurs comme Enedis, en adoptant les mêmes standards et technologies. Cela permet de garantir une cohérence entre nos SCADA, ce qui est essentiel pour une gestion fluide des opérations à grande échelle.

Au-delà de cette nécessité technique, il y avait aussi une volonté stratégique de la part du groupe Qair et de notre service O&M (Operations and Maintenance) : nous cherchons toujours à nous équiper des solutions les plus performantes disponibles.

Quels ont été les principaux défis techniques rencontrés dans ce projet de repowering ?

Pierre Imbert : Ce projet a comporté plusieurs défis techniques, notamment en raison de la localisation en Ardèche. Le terrain montagneux, avec des crêtes difficiles d’accès, a rendu certaines phases du chantier particulièrement complexes, surtout pendant l’hiver, quand la météo pouvait rendre les conditions encore plus difficiles. Il a donc fallu être extrêmement vigilant sur la gestion logistique du site, surtout quand les intempéries venaient compliquer les interventions.

Le plus grand défi, toutefois, a été le repowering du parc. L’enjeu n’était pas de construire un projet éolien neuf, mais de moderniser un site déjà existant, ce qui implique une approche plus complexe et sur mesure. Avec ce type de projet, on doit jongler avec de nombreux acteurs, et pour ce parc, on en a compté presque deux fois plus que pour un projet neuf classique. La coordination entre tous les intervenants a donc été un vrai challenge. Chaque acteur doit intervenir à des moments précis et de manière parfaitement synchronisée pour que tout fonctionne comme prévu.

Sur le plan technique, l’intégration du système SCADA a aussi posé son lot de défis. Omexom a pris en charge la majeure partie du câblage et de l’adaptation des éléments SCADA, et cela n’a pas été sans difficultés. Il fallait absolument garantir la compatibilité entre les anciennes infrastructures et les nouvelles technologies mises en place. L’équipement étant déjà en service depuis 20 ans, on a aussi dû faire face à des problèmes d’usure et à un manque de documentation précise. De nombreuses données étaient obsolètes ou inexistantes, ce qui a nécessité des interventions directes sur site pour effectuer des diagnostics détaillés.

Ce qui a permis de surmonter ces défis, c’est la forte collaboration entre toutes les équipes. JSA a travaillé en étroite collaboration avec Omexom et tous nos partenaires pour résoudre les problèmes au fur et à mesure qu’ils se présentaient. Une communication constante et une capacité d’adaptation rapide ont été essentielles pour mener à bien ce projet.

logiciel zenon scada energy

En quoi les solutions de JSA ont-elles répondu à vos besoins ?

Pierre Imbert : Les solutions de JSA ont parfaitement répondu à nos besoins, surtout face aux défis techniques que nous avons rencontrés. Le parc éolien de Saint-Clément étant en service depuis plusieurs années, nous avons dû gérer de nombreuses problématiques techniques au fur et à mesure de l’avancement du projet. Ce que nous avons aimé avec JSA, c’est leur capacité à intervenir progressivement et à résoudre les problèmes sur le terrain.

D’un point de vue organisationnel, Qair est en pleine structuration et se concentre sur de nombreux actifs, aussi bien en France qu’à l’international. Nous cherchions un partenaire capable de comprendre cette évolution et de nous accompagner à la fois sur des projets en cours et sur des projets futurs. JSA a été réactif et a su proposer des solutions sur mesure pour nos besoins spécifiques, notamment pour ce projet de repowering éolien.

Qu’avez-vous apprécié dans votre partenariat avec JSA ?

Pierre Imbert : Ce que nous avons apprécié dans notre partenariat avec JSA, c’est d’abord la communication qui a été très forte et fluide tout au long du projet. La collaboration a été vraiment agréable, dans une ambiance constructive et ouverte. Ils ont su répondre rapidement à nos attentes, avec une grande réactivité, ce qui est essentiel pour nous, surtout dans un projet comme celui-ci.

Ils ont fait preuve d’une vraie compétence et pertinence dans leurs solutions, tout en tenant compte des spécificités du repowering éolien. Ils ont également bien cerné l’importance de la coordination entre les différents acteurs impliqués dans le projet, ce qui a permis une mise en œuvre plus fluide.

Il y a aussi un point que j’ai trouvé particulièrement positif : la disponibilité de l’équipe. Même si la hiérarchie n’était pas impliquée directement dans l’opérationnel (comme Benoît Sauvage), il était toujours informé de l’avancement du projet.

Pouvez-vous déjà nous dévoiler des projets futurs de Qair en avant-première ?

Pierre Imbert : Pour l’avenir, notre ambition est d’avoir un système SCADA centralisé pour l’ensemble de nos parcs éoliens. Nous réfléchissons à développer un outil interne, mais nous savons qu’avoir un partenaire fiable en backup est crucial. Travailler avec JSA a été une excellente expérience pour nous, et cela nous a permis de mieux comprendre comment nous pourrions collaborer à plus long terme.

Logo Zenon by Copa Data

Nous tenons à remercier Pierre Imbert ainsi que l’équipe Qair pour ce retour d’expérience riche et inspirant. Ce projet de repowering éolien a représenté un défi technique de taille, et nous sommes fiers d’avoir apporté notre expertise et notre savoir-faire pour y répondre avec succès.

Avec plus de 20 ans d’expérience dans le domaine du SCADA et du contrôle-commande, JSA vous accompagne dans la modernisation et l’optimisation de vos infrastructures avec des solutions adaptées à vos enjeux. Notre équipe est à votre écoute pour vous accompagner avec des solutions sur mesure.

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