Concevoir une architecture SCADA performante est un véritable défi technique. Pilier de votre supervision industrielle, elle assure la collecte, l’analyse et le contrôle en temps réel de vos processus. Mais sa conception ne laisse aucune place à l’improvisation : chaque décision, du choix de l’architecture aux protocoles de communication, aura un impact direct sur la performance, la sécurité et l’évolutivité de votre système.
Un SCADA mal dimensionné peut entraîner des latences, compliquer l’intégration de nouveaux équipements et exposer vos opérations à des risques de panne. À l’inverse, lorsqu’elle est confiée à des experts comme JSA, la conception d’un SCADA garantit une supervision réactive, une gestion efficace des alarmes et une protection renforcée face aux cybermenaces.
Dans cet article, on vous explique les sept étapes clés à suivre pour concevoir une architecture SCADA fiable, scalable et adaptée à vos besoins.
Définir les besoins opérationnels et fonctionnels
Avant de concevoir une architecture SCADA, il est essentiel de définir avec précision vos besoins industriels et fonctionnels.
Quels sont vos objectifs opérationnels ?
Tout d’abord, quels sont vos objectifs ? Souhaitez-vous simplement superviser vos équipements avec des tableaux de bord dynamiques et avoir un suivi en temps réel ? Votre priorité est-elle d’avoir un contrôle total à distance et d’automatiser vos processus industriels ? Ou bien cherchez-vous à optimiser l’ensemble des opérations grâce à des algorithmes avancés ?
Que vous mettiez en place un système SCADA pour la première fois ou que vous cherchiez à améliorer un système existant, l’optimisation passe par une architecture évolutive, capable d’intégrer de nouvelles technologies sans perturber les opérations.
Sur quelles normes votre SCADA peut-il s’appuyer ?
Dans l’univers du SCADA, certaines normes et réglementations peuvent s’avérer clé pour garantir la pérennité et la sécurité de l’ensemble du système :
- IEC 61850 : s’impose comme un standard pour les sous-stations électriques, garantissant l’interopérabilité entre différents équipements.
- IEC 61131-3 : définit le standard de programmation des automates et l’exécution de consignes vers les équipements terrains
- ISO 27001 : définit les normes de cybersécurité, essentielles pour protéger les systèmes critiques contre les cyberattaques.
- NF C 13-100 : établit des exigences spécifiques aux installations électriques en milieu industriel.
Quelles sont les contraintes liées aux équipements existants (ou à venir) et protocoles de communication associés ?
Enfin, un inventaire détaillé des infrastructures est indispensable pour cartographier les équipements (automates, capteurs, IHM etc.) et définir la topologie du réseau. Comprendre les flux de données et les interactions entre les protocoles industriels (Modbus, OPC UA, MQTT, DNP3) permet d’anticiper les contraintes techniques et d’optimiser l’intégration du système SCADA.
Une fois cette étape validée, il devient possible de sélectionner une architecture la plus appropriée à votre projet.
Identifier la configuration SCADA adaptée à vos besoins
Le choix de l’architecture SCADA conditionne directement la performance, la fiabilité et la flexibilité du système de supervision. Il ne doit pas être laissé au hasard. Vous devez opter pour une configuration qui garantira des performances efficaces tout en s’adaptant aux évolutions de votre infrastructure.
- L’architecture centralisée repose sur un serveur unique qui collecte, traite et distribue les données. Simple à administrer, elle convient aux sites de taille modeste où la supervision est concentrée en un point unique. Son principal inconvénient reste le risque de panne critique : si le serveur principal tombe, c’est l’ensemble du système qui est paralysé.
- À l’inverse, une architecture distribuée répartit la charge entre plusieurs serveurs interconnectés. Cette configuration garantit une continuité de service, même en cas de défaillance d’un nœud. Elle est particulièrement adaptée aux infrastructures multi-sites et aux environnements nécessitant une haute résilience.
- L’architecture décentralisée va encore plus loin en donnant une autonomie totale à chaque sous-système. Chaque unité fonctionne indépendamment tout en restant interconnectée avec le reste du réseau, ce qui réduit considérablement les points de défaillance. C’est la solution privilégiée pour les installations critiques nécessitant une disponibilité maximale et une redondance avancée.
Au-delà du modèle retenu, une architecture SCADA doit être modulaire et évolutive. Elle doit pouvoir intégrer de nouveaux équipements, gérer une augmentation des volumes de données et s’adapter aux nouvelles technologies comme l’IoT ou l’Edge Computing. Une architecture trop rigide finira par brider l’exploitation et générer des surcoûts évitables. Anticiper ces évolutions dès la conception permet d’assurer un système pérenne et performant sur le long terme.

Intégrer les protocoles de communication adaptés
Les protocoles de communication forment la colonne vertébrale de votre système SCADA, assurant la circulation fluide et fiable des données entre automates, capteurs et interfaces de supervision. Sélectionnez des protocoles standardisés comme Modbus, OPC UA, MQTT ou DNP3 afin d’assurer une transmission fiable des données entre automates, capteurs et supervision.
Avant toute intégration, il est essentiel de vérifier la compatibilité des protocoles avec les infrastructures existantes. Un SCADA doit être capable de communiquer avec différents équipements sans nécessiter de modifications lourdes ni d’ajouts de passerelles complexes. Plus l’architecture est fluide, plus la supervision est efficace.
La latence et la fiabilité des échanges doivent être adaptées aux exigences de l’installation. MQTT, par exemple, est idéal pour des transmissions rapides et sécurisées dans des environnements connectés, tandis que DNP3 est conçu pour des infrastructures critiques nécessitant une haute tolérance aux perturbations. Chaque protocole a ses spécificités, et son choix doit être fait en fonction des contraintes terrain et des performances attendues.
JSA adapte chaque architecture SCADA aux équipements en place, en choisissant les protocoles de communication les plus adaptés. L’objectif : garantir une transmission fluide des données sans complexifier l’infrastructure. Là encore, la plateforme de supervision Zenon joue un rôle essentiel dans l’intégration à l’existant. Elle garantit une connectivité maximale grâce à plus de 300 drivers de communication nativement intégrés.
La cybersécurité étant un enjeu majeur, nous intégrons systématiquement des mécanismes de protection pour éviter toute faille dans les échanges.
Mettre en place une gestion optimisée de la redondance
Un système SCADA doit garantir une supervision continue, quelles que soient les contraintes techniques ou les incidents. Pour cela, la redondance doit être pensée à chaque niveau de l’architecture afin d’éliminer tout point unique de défaillance et d’assurer la continuité du service.
La redondance des serveurs est essentielle : si le serveur principal tombe en panne, un second prend immédiatement le relais grâce à un mécanisme de failover. Lorsqu’il est bien configuré, ce basculement est instantané et totalement transparent pour l’exploitation. C’est un prérequis pour les infrastructures critiques, où la moindre interruption peut avoir des conséquences importantes.
Côté communications, un réseau redondé avec plusieurs chemins de transmission et des équipements doublés (switches, routeurs) évite les coupures intempestives. En s’appuyant sur des protocoles comme RSTP ou PRP, on assure une bascule automatique et immédiate en cas de défaillance d’un lien. Sans cela, une simple panne réseau peut bloquer la transmission des données et empêcher toute prise de décision en temps réel.
Les bases de données doivent, elles aussi, être dupliquées pour assurer un accès permanent aux historiques et aux données temps réel. Une réplication synchronisée entre plusieurs serveurs garantit que l’ensemble des informations reste disponible, même en cas de panne d’un nœud de stockage.
De même, la plateforme de supervision Zenon que JSA intègre dans ses solutions CCN / SCADA est aussi conçue pour assurer une complète redondance sur la partie applicative.
Sécuriser l’ensemble de l’architecture SCADA
La sécurité d’un système SCADA ne doit pas être laissée au hasard. Avec l’augmentation des cyberattaques ciblant les infrastructures industrielles et énergétiques, il est impératif de mettre en place des protections adaptées pour éviter toute intrusion, corruption de données ou prise de contrôle malveillante.
L’une des premières mesures consiste à sécuriser les communications entre les différents équipements et le SCADA en utilisant des VPN industriels (comme Ubiquity de la marque ASEM que nous avons l’habitude d’utiliser chez JSA). Ces solutions garantissent un chiffrement des échanges et empêchent toute interception ou modification des données en transit.
Les données critiques doivent être protégées non seulement lors de leur transmission, mais aussi dans leur stockage. Le chiffrement des bases de données et des fichiers de configuration empêche leur exploitation en cas de fuite. Des sauvegardes régulières, stockées sur des supports sécurisés et déconnectés du réseau principal, assurent une récupération rapide en cas d’incident ou d’attaque par ransomware.
Le contrôle des accès est un autre point clé de la cybersécurité d’un SCADA. Seuls les utilisateurs autorisés doivent pouvoir interagir avec le système, et chaque action doit être tracée. La mise en place d’une gestion stricte des identités, avec une authentification forte, réduit considérablement les risques liés aux erreurs humaines ou aux accès frauduleux.
Enfin, des audits de vulnérabilité et des tests d’intrusion permettent d’identifier les failles potentielles avant qu’un attaquant ne les exploite. Ces évaluations doivent être menées périodiquement et après chaque évolution majeure du système pour garantir un niveau de protection élevé.
Valider les performances par des tests rigoureux
Avant tout déploiement, un SCADA doit être soumis à une série de tests rigoureux pour garantir son bon fonctionnement dans des conditions réelles d’exploitation. Travailler en environnement contrôlé permet d’identifier et de corriger les éventuelles failles avant de mettre le système en production.
La stabilité des communications est un point clé à vérifier. Chaque protocole utilisé, qu’il s’agisse de Modbus, OPC UA ou IEC 61850, doit être testé pour s’assurer qu’il transmet correctement les données entre les équipements et le système SCADA. La réactivité des commandes doit également être évaluée afin de garantir que les actions effectuées via l’interface opérateur sont exécutées instantanément et sans erreurs sur le terrain.
Les performances du système doivent être mises à l’épreuve avec des charges simulées. En réalisant des stress tests, on peut observer le comportement du SCADA lorsque le nombre de points de mesure augmente, que les alarmes se multiplient ou que les bases de données atteignent une charge élevée. Ces simulations permettent d’anticiper d’éventuels ralentissements et d’optimiser l’architecture en conséquence.
Chaque anomalie identifiée durant cette phase de test doit être documentée, analysée et corrigée avant la mise en service. Un rapport détaillé des résultats permet de justifier la validation du système et d’assurer une traçabilité des améliorations apportées.
Assurer un suivi et une maintenance proactive
Pour garantir la fiabilité de votre architecture SCADA sur le long terme, il faut planifier des mises à jour régulières, aussi bien pour le logiciel que pour les équipements associés. Les correctifs apportent souvent des améliorations en termes de sécurité, de performances et de compatibilité avec de nouveaux protocoles. Repousser ces mises à jour, c’est prendre le risque de se retrouver avec un système obsolète et vulnérable.
L’industrie évolue rapidement, et une veille technologique active permet d’anticiper les changements plutôt que de les subir. Que ce soit l’intégration de nouvelles normes, l’amélioration des performances réseau ou l’optimisation des algorithmes de traitement des données, un SCADA doit suivre le rythme pour rester performant. Ignorer ces évolutions peut limiter l’efficacité du système et compliquer son évolution future.

Concevoir une architecture SCADA performante, c’est avant tout garantir la fiabilité, la sécurité et l’évolutivité du système. Chaque décision prise en amont – du choix de l’architecture aux protocoles de communication, en passant par la gestion de la redondance et la cybersécurité – impacte directement l’efficacité et la pérennité de votre supervision. Mais un système SCADA ne s’arrête pas à son déploiement : il doit être testé, mis à jour et optimisé en continu pour s’adapter aux évolutions technologiques et à vos besoins opérationnels.
Avec plus de 25 ans d’expertise dans l’automatisme et la supervision industrielle, JSA conçoit des solutions sur mesure pour assurer un contrôle précis et sécurisé de vos installations. Vous cherchez à optimiser votre architecture SCADA ou à déployer une nouvelle solution ? Contactez-nous dès maintenant pour échanger avec nos experts et trouver la solution la plus adaptée à vos besoins.